La gourme chez les équidés : un défi scientifique pour les vétérinaires équins
La gourme, une maladie séculaire infectieuse touchant principalement les équidés, représente un défi majeur pour les vétérinaires équins. Cette affection, causée par Streptococcus equi sous-espèce equi, bactérie β-hémolytique obligatoire, cocci Gram positif, est souvent associée à des épidémies dans les écuries et les haras.
Présentation et épidémiologie
La gourme est une maladie ancienne, largement répandue dans le monde entier. Les régions à forte densité équine, telles que l’Europe, l’Amérique du Nord et l’Asie, sont particulièrement touchées. Bien que la maladie puisse survenir à tout moment de l’année, elle est souvent observée en hiver et au printemps, lorsque les chevaux sont confinés dans des espaces clos et que le stress lié aux changements environnementaux (voyages, compétitions équines) peut affaiblir leur système immunitaire.
La gourme affecte principalement les jeunes chevaux de moins de 5 ans, mais peut survenir à tout âge. Dans un effectif de chevaux naïfs, la morbidité peut avoisiner les 100%, bien que la mortalité reste généralement faible, de 1 à 5%. Il faut au minimum 3 mois pour éradiquer la maladie dans un groupe d’individus.
Transmission de la Gourme
La gourme chez les chevaux est une maladie hautement contagieuse, principalement transmise par contact direct avec des chevaux infectés ou porteurs sains de Streptococcus equi equi. Selon des données recueillies par l’Institut Français du Cheval et de l’Équitation (IFCE), le taux de transmission de la gourme peut être extrêmement élevé, atteignant jusqu’à 100% dans des troupeaux de chevaux non immunisés.
La propagation de la maladie peut être particulièrement rapide dans les écuries, les centres équestres et les rassemblements équins, où les chevaux sont en contact étroit les uns avec les autres. Une étude menée par des chercheurs en épidémiologie vétérinaire a révélé que la transmission de la gourme peut se produire par des voies multiples, notamment par le jetage nasal, les sécrétions respiratoires et les surfaces contaminées.
De plus, la gourme peut persister dans l’environnement pendant des périodes variables, ce qui augmente le risque de transmission indirecte. Selon les données recueillies par l’IFCE, Streptococcus equi equi peut survivre dans l’environnement pendant plusieurs semaines, voire plusieurs mois, dans des conditions favorables de température et d’humidité.
Il est donc essentiel de mettre en œuvre des mesures strictes de prévention et de contrôle pour limiter la propagation de la gourme. Cela comprend l’isolement des chevaux infectés, la mise en quarantaine des nouveaux arrivants, le nettoyage et la désinfection réguliers des installations et du matériel, ainsi que le dépistage systématique des chevaux à risque.
L’origine du nom « strangles » en anglais remonte à l’apparence distinctive des chevaux atteints, qui présentent des difficultés respiratoires et une posture caractéristique de la tête penchée vers le bas en raison de l’inflammation des ganglions lymphatiques sous-maxillaires.
Signes cliniques : reconnaître les symptômes de la Gourme
La gourme chez les chevaux présente une variété de signes cliniques, ce qui rend son diagnostic parfois difficile. Les premiers symptômes peuvent n’apparaître que dans les 3 à 14 jours suivant la contamination. Le patient peut rester contagieux pendant 1 mois. Selon une étude de l’Institut Français du Cheval et de l’Équitation (IFCE), environ 80 à 100 % des chevaux atteints de gourme présentent de la fièvre (40°C et plus), tandis que 70 à 100 % présentent un gonflement des ganglions lymphatiques sous la mâchoire, souvent accompagné d’une raideur de l’encolure. Ces ganglions peuvent augmenter jusqu’à trois fois leur taille normale en cas d’infection sévère (source : IFCE).
Un autre symptôme caractéristique de la gourme est le gonflement des ganglions lymphatiques sous la mâchoire, appelés nœuds lymphatiques mandibulaires. Selon l’IFCE, ces ganglions peuvent devenir chauds, douloureux et gonflés, formant des masses palpables sous la peau. Dans les cas graves, ces ganglions peuvent même s’abcéder, entraînant la formation de fistules cutanées et la libération de pus.
En plus de la fièvre et du gonflement des ganglions lymphatiques, les chevaux atteints de gourme peuvent également présenter des symptômes respiratoires. Cela peut inclure une toux sèche et persistante, des écoulements nasaux purulents et des difficultés respiratoires, surtout lors d’efforts physiques.
Dans les formes graves de la maladie, d’autres complications peuvent survenir, telles que des abcès multiples dans différentes parties du corps, des troubles gastro-intestinaux et des atteintes neurologiques. Ces complications peuvent aggraver l’état général du cheval et nécessiter une intervention médicale urgente.
Il est important de noter que les symptômes de la gourme peuvent varier d’un animal à l’autre et que tous les chevaux infectés ne présentent pas nécessairement tous les signes cliniques décrits ci-dessus. Cependant, la présence de fièvre persistante, de gonflement des ganglions lymphatiques et de symptômes respiratoires chez un cheval devrait toujours éveiller les soupçons de gourme et justifier une consultation vétérinaire approfondie.
Défis diagnostiques : les limitations des méthodes traditionnelles
Le diagnostic de la gourme chez les chevaux a longtemps été un défi pour les vétérinaires en raison de la variété des symptômes cliniques et des limitations des méthodes traditionnelles. Cependant, avec les progrès de la technologie, de nouvelles solutions de diagnostic plus rapides et plus précises ont émergé, offrant ainsi aux praticiens des outils efficaces pour détecter rapidement l’infection et prendre des mesures appropriées.
Les méthodes traditionnelles de diagnostic de la gourme, telles que la culture bactérienne et la sérologie, présentent certaines limitations. La culture bactérienne, bien que considérée comme la méthode de référence pour le diagnostic de la gourme, peut prendre plusieurs jours pour produire des résultats et peut manquer de sensibilité dans certains cas. De plus, la sérologie, bien qu’elle puisse détecter la présence d’anticorps contre Streptococcus equi equi, ne permet pas toujours de différencier une infection active d’une infection passée.
Cependant, l’avènement de technologies de diagnostic moléculaire a révolutionné l’approche du diagnostic de la gourme. La technique de la PCR (Polymerase Chain Reaction) permet de détecter l’ADN de Streptococcus equi equi avec une sensibilité et une spécificité élevées, offrant ainsi un diagnostic précis en quelques heures seulement. Des études ont montré que la PCR peut détecter la présence de l’agent pathogène dans les échantillons nasopharyngés avec une sensibilité de plus de 95 % (source : IFCE).
Face à ces défis, il est devenu impératif de rechercher des solutions de diagnostic innovantes et efficaces pour lutter contre la gourme chez les chevaux.
Vers une Solution Innovante : La Technologie LAMP pour un support au diagnostic au plus près du patient
En tant que société spécialisée dans le diagnostic vétérinaire, notre solution de diagnostic moléculaire rapide par la LAMP (Loop-Mediated Isothermal Amplification) offre de nombreux avantages pour les vétérinaires équins. Cette méthode d’amplification isotherme de l’ADN permet une détection rapide et précise de l’ADN de Streptococcus equi subsp. equi en moins d’une heure.
De plus, notre solution est facile à utiliser sur le terrain, à partir d’échantillons prélevés sur des écouvillons nasopharyngés ou des lavages des poches gutturales, ce qui en fait une méthode polyvalente et adaptable à différentes situations cliniques. Elle offre ainsi aux vétérinaires une nouvelle approche pour diagnostiquer et gérer la gourme chez les équidés. Les avantages pour la pratique quotidienne en médecine interne équine incluent une meilleure réactivité dans le diagnostic, une réduction des délais de traitement et une amélioration de la gestion des épizooties dans les écuries et les haras.
Un Engagement envers la santé équine
La gourme reste un défi majeur pour les vétérinaires équins, mais les progrès dans le diagnostic et la gestion de la maladie offrent de nouvelles perspectives. En combinant une compréhension approfondie de la maladie avec des technologies de diagnostic innovantes telles que la LAMP, les vétérinaires équins peuvent améliorer la santé et le bien-être des chevaux, tout en contribuant à la prévention et au contrôle des épizooties.
Si vous souhaitez en savoir plus sur les maladies respiratoires chez les chevaux, consultez notre webinaire en collaboration avec EIDS.